INTRODUCTION ET RAPPELS
Le 30 décembre 2019, Libération nous proposait un article de réponse à la vidéo du Raptor sur le mythe des inégalités salariales entre les hommes et les femmes. Cet article a été rédigé par le “service checknews” (??). Nous vous prévenons que l’article est d’une grande nullité et le choix de l’anonymat nous paraît être judicieux.
À titre de rappel, le Cercle Cobalt a mis en ligne une série d’articles, dont votre serviteur est l’auteur, analysant dans le détail les inégalités salariales qui, dans la réalité, n’existent pas. Ce sujet a été traité en quatre articles très détaillés. Par conséquent, je me dois de répondre point par point à l’article de Libération afin de démontrer les inexactitudes (ou mensonges, au choix) et par la même, constater la faiblesse intellectuelle du milieu journalistique ainsi que la domination du discours sociologique sur les résultats scientifiques.
MALHONNÊTETÉ JOURNALISTIQUE : UN GRAND CLASSIQUE
Le début de l’article illustre à merveille les critiques décrites dans mon premier article sur le sujet. L’auteur nous dit que :
“Le youtubeur part du principe que cette statistique est présentée et comprise de façon générale comme «l’écart entre deux collègues de même métier est d’environ de 23%”.
Avant de dire qu’il exagère, que ce n’est pas ce que les gens comprennent, parce que les chercheurs expliquent bien qu’il n’existe aucun écart de 23% entre deux homologues.
Or, c’est exactement ce que le public comprend, l’écart de salaire entre deux homologues en fonction de leur sexe. Sinon, comment comprendre les manifestations, les protestations sur les réseaux sociaux et les indignations à chaque fois que le sujet est mis sur la table ? Et si tout le monde a compris, alors pourquoi les journaux et les émissions de télé ne cessent de nous répéter ce chiffre sans jamais expliquer qu’il est vide de sens ?
D’ailleurs, on nous cite même Rebecca Amsellem, économiste et militante féministe, qui lors d’une campagne de sensibilisation a choisi le chiffre de 15,4% pour expliquer que les femmes travaillent gratuitement à partir du 5 novembre de chaque année, avant d’expliquer sur France Inter que ces 15,4% n’expliquent pas grand chose. Quand un chiffre est faux (ou brut) on ne le sort pas, point barre. Que doit on conclure ? Que les féministes mentent sciemment ou qu’elles ont un déficit intellectuel ?
Ensuite, on nous cite une émission de CNews où il est dit que le chiffre est en fait “symbolique”, car “il met en lumière les inégalités salariales entre hommes et femmes”. Oui je sais, ils citent ce passage de CNews alors qu’ils ont expliqué eux-mêmes quelques lignes avant que ce chiffre ne montrait pas grand chose…
LE MENSONGE MIS A NUE
Dans la deuxième partie de l’article, (enfin!) les militants nous expliquent leur magouille qui durent depuis des années. Pour décrédibiliser les dires du Raptor, les auteurs de Libération citent un passage de l’étude de Korn Ferry (que vous pouvez trouver en lien dans les sources de mon article), dans laquelle il est clairement écrit que les femmes ne sont pas injustement payées (ou qu’aucunes données ne le prouvent) :
“La vraie raison pour laquelle les femmes restent en moyenne moins bien payées que les hommes n’est pas nécessairement qu’elles sont injustement payées (bien que cela puisse encore être le cas dans certaines organisations), mais surtout leur moindre représentation dans les industries et fonctions les mieux payées”
Avant de passer sans transition sur un autre sujet – la représentation par profession – puis à la troisième partie. Ils avouent que tout ce sketch médiatique est bidon depuis toujours, et espèrent s’en tirer comme ça. Excellent !
Pour essayer de masquer cette mascarade, ils changent d’idée en disant que les femmes n’accèdent pas aux postes les mieux rémunérés. Un classique de mauvaise foi et de sophisme : la manipulation consiste à masquer sa défaite en changeant la question de départ pour ne pas avoir à rendre compte des prémisses. Ici, tout le débat tourne autour de la même chose depuis des années, existe-t-il une différence de salaire injustifiée, et donc injuste, entre deux collègues hommes et femmes, ayant le même profil ?
Comme je l’ai démontré en détail dans mes articles, comme le Raptor l’explique dans sa vidéo et comme Libération l’avoue à demi-mots : non, cela n’existe pas (selon les analyses faites) ! La question n’est absolument pas de savoir s’il est injuste que les femmes choisissent des métiers moins rémunérateurs, cette question d’ordre biologique, psychologique et sociologique est complexe et mérite un traitement à part.
ON TOUCHE LE FOND
Libération décide cette fois de citer le statisticien Stéphane Jugnot qui explique que :
“les inégalités se mesurent, mais les discriminations se constatent”
Ah ? Donc maintenant on affirme l’existence d’une chose, que l’on est incapable de prouver ? Monsieur Jugnot ne nous avait pas dit qu’il était aussi sociologue. Puis il se contredit et nous explique (certainement sans le vouloir) que personne n’a jamais prouvé une inégalité de salaire :
“Stéphane Jugnot estime notamment qu’il «n’existe pas de mesure des inégalités « toutes choses égales par ailleurs », car aucune mesure n’est « toutes choses égales par ailleurs »”
Bon alors on peut les mesurer ou pas ces inégalités ? Il va falloir choisir.
Notre statisticien ajoute que les discriminations peuvent être identifiées par l’envoie de CV identiques sous différentes identités. Évidemment aucune source pour appuyer ses dires. En revanche, moi j’ai la source : Il s’agit en fait de l’expérience des CV anonymes publiée par le Crest en Mars 2011, et en effet les chercheurs remarquent qu’avec le CV anonyme, les femmes multiplient assez largement leurs chances d’obtenir un entretien d’embauche, et celles des hommes diminuent drastiquement. Sauf que les chercheurs précisent, contrairement à Stéphane Jugnot, que l’on observe le même phénomène, lorsque le recruteur est une femme, à savoir que les hommes ont beaucoup plus de chances d’être reçus à un entretien alors que les femmes en ont moins.
Encore une information qu’aucun média ne donne, pourquoi ?
INTERPRÉTATION, VICTIMISATION ET COMPLOTISME
Nous allons finir avec la quatrième partie (la cinquième ne présente aucun intérêt). Dans cette partie, c’est l’économiste Rachel Silvera qui intervient, en nous expliquant, un peu comme l’émission de CNews, que le chiffre est bidon, mais on le garde parce qu’il montre d’autres inégalités. Bon, j’ai déjà plaisanté sur cette ineptie digne du racisme systémique quelques lignes auparavant, intéressons-nous plutôt à la suite.
Stéphane Jugnot revient pour nous dire :
“En évitant de poser la question du temps partiel, l’auteur de la vidéo évite de poser la vraie question”
Comme je l’ai dit, le temps de travail des femmes n’est PAS la question. Cela ne signifie pas que ce n’est pas important ou inintéressant, ce n’est juste pas le sujet. D’ailleurs, ces différences de comportement dans le monde du travail qui aboutiraient à ce différentiel moyen global (23%) sont toujours expliquées sous un angle victimaire.
Selon Madame Silvera, les inégalités seraient “subies” par les femmes, le vocabulaire ici n’est pas anodin.
Pourtant, ces experts ne donnent aucune source attestant que les femmes sont oppressées et obligées de se diriger vers des métiers moins bien payés ou à temps partiel (ce qu’ils sous-entendent), aucun ne prend d’ailleurs en compte la possibilité que ces choix sexués soient volontaires et le résultat d’un compromis entre les deux sexes dans leur couple.
LE « PARADOXE DE L’EGALITE »
Ce paradoxe vient démentir ce conspirationnisme grâce à des données factuelles. Ce paradoxe montre que les pays les plus développés et les plus égalitaires (Occident et Europe) entre les sexes affichent les parts les plus basses de femmes dans les filières et métiers scientifiques et technologiques. Or, c’est précisément dans ces pays qu’elles ont le plus d’opportunités et d’encouragements de la part des professeurs et des associations pour se diriger vers ces domaines.
The Atlantic explique cela par le confort financier et social des femmes en Occident (notamment grâce à l’état providence) qui les poussent à suivre leurs passions plutôt que la sécurité financière, comme cela est le cas dans les pays d’Orients ou d’Afriques, où elles ont tout intérêt à s’autonomiser pour être réellement libre.
En Occident, il est donc plus probable qu’elles suivent leurs désirs plutôt que de subir une oppression patriarcale imaginaire. Ce qui démontre que ces médias Français sont davantage les représentants du complotisme récurrent au sein des sciences sociales, plutôt que de la science et du raisonnement.
CONCLUSION
La presse confirme son incompétence, avoue sa malhonnêteté et continue de s’enfoncer dans sa pensée complotiste. La question des raisons des inégalités est vaste et très complexe, regroupant beaucoup de disciplines, devant être abordée en détails et sans préjugés idéologiques.
Pour approfondir le sujet, j’ai écris deux autres articles sur des aspects que le Raptor n’a pas mentionné, l’un sur la productivité en fonction du sex et l’autre sur les travailleurs indépendants, des données qui enterrent encore plus ce mythe des inégalités salariales.
SOURCES :
4.http://www.crest.fr/images/CVanonyme/rapport.pdf
8.https://sciencepost.fr/paradoxe-de-legalite-de-genre-femmes-detudes-scientifiques-pays-egalitaires/